[ICI ANNECY] Annecy 2026 : le RN propose une réponse aux inquiétudes des annéciens

Nov 18, 2025

Retrouvons Annecy - Guillaume Roit Leveque - Municipale 2026

À Annecy, le RN a désigné Guillaume Roit-Levêque comme tête de liste pour 2026. Son programme mise tout sur les préoccupations qui montent : sécurité, sur-tourisme, propreté urbaine. Alors que 59% des habitants citent le cadre de vie comme problème majeur, le parti de Marine Le Pen compte bien transformer cette insatisfaction en voix. Dans une ville où 58% des habitants pensent que « c’était mieux avant », le terrain semble fertile.

Le contexte politique annécien actuel

La majorité écologiste sortante, menée par Alexandre Mulatier-Gachet et soutenue par le maire François Astorg, arrive en fin de mandat dans un climat tendu. Les résultats des derniers sondages révèlent une insatisfaction profonde : circulation (48% de mécontents), insécurité (24%), sur-tourisme (41%).

L’opposition s’organise autour de plusieurs pôles. Antoine Armand porte la bannière d’une alliance Renaissance-Horizons-LR, ralliée par Lionel Tardy et Annabel André (tous deux transfuges LR). Thomas Meszaros se présente pour le Parti radical. La France insoumise hésite encore sur sa stratégie avec Aïcha Berrahal et Vincent Dreme en chefs de file.

Et puis il y a le RN.

Guillaume Roit-Levêque a été officiellement investi le 21 août 2025. Son positionnement est clair : capitaliser sur les frustrations des Annéciens face à une gestion municipale qu’il juge défaillante. Dans une ville historiquement peu perméable à l’extrême droite, le parti mise sur une stratégie d’ancrage local, loin des polémiques nationales.

Les principales inquiétudes des habitants

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’enquête BVA-Xsight menée en 2024-2025 dresse un tableau préoccupant de la perception qu’ont les Annéciens de leur ville.

La circulation, première source de mécontentement

48% des habitants se plaignent des embouteillages et de la circulation en centre-ville. Les travaux incessants (cités par 11% des sondés) aggravent la situation. Le réseau cyclable obtient certes 30% d’avis positifs, mais ça ne compense pas la saturation automobile quotidienne.

Le sur-tourisme divise

41% des Annéciens pointent le trop-plein de visiteurs. La Venise des Alpes croule sous son succès. Les réseaux sociaux ont transformé chaque recoin photogénique en destination Instagram, avec son lot de nuisances : bruit, déchets, prix en hausse.

C’est d’ailleurs ce dernier point qui inquiète : 14% citent explicitement la vie chère.

Sécurité et propreté

24% des habitants mentionnent l’insécurité comme préoccupation majeure. Un chiffre suffisamment élevé pour devenir un thème de campagne central. La propreté urbaine arrive à 15%, signe que la gestion quotidienne de l’espace public pose question.

Les autres doléances incluent :

  • Manque d’infrastructures publiques (piscine notamment) : 10%
  • Accessibilité au logement : 9%
  • Dégradation des services publics : 3%
  • Manque d’espaces verts : 3%

Seuls les transports en commun échappent au désastre avec 59% d’avis positifs.

Les propositions du RN pour Annecy

Guillaume Roit-Levêque a construit son programme autour de cinq axes stratégiques, tous directement connectés aux frustrations identifiées dans les enquêtes d’opinion.

Sécurité avant tout

Le RN fait de la lutte contre les incivilités sa priorité absolue. Sans détailler encore toutes les mesures (la campagne ne fait que commencer), le parti promet un renforcement de la police municipale et une tolérance zéro face aux petits délits qui dégradent le quotidien.

C’est le cœur de la stratégie : transformer le sentiment d’insécurité en levier électoral.

Réguler le tourisme

Le RN propose des mesures concrètes pour limiter l’afflux de visiteurs. Contrôle des locations touristiques type Airbnb, limitation des cars de tourisme en centre-ville, création de zones réservées aux résidents. L’objectif affiché : « rendre Annecy aux Annéciens ».

Un slogan qui peut résonner auprès des 41% qui se plaignent du sur-tourisme.

Propreté et cadre de vie

Face aux 15% qui pointent la saleté urbaine, le RN promet un plan de propreté ambitieux. Plus de moyens pour le nettoiement, sanctions renforcées contre les dépôts sauvages, amélioration de la collecte des déchets.

Stop aux travaux permanents

Le parti critique vertement la multiplication des chantiers. Il promet une pause dans les grands projets de construction et une révision des plans d’urbanisme qu’il juge trop permissifs.

Critique frontale de la gestion écologiste

Le RN rend la majorité sortante responsable de tous ces dysfonctionnements. Trop idéologique, pas assez pragmatique, déconnectée des réalités quotidiennes des habitants. Le discours est rodé et s’adapte parfaitement au contexte annécien.

Comparaison avec les autres forces politiques

La majorité sortante sur la défensive

Alexandre Mulatier-Gachet défend un bilan qu’il juge positif : développement des pistes cyclables, amélioration des transports en commun, transition écologique. Mais face aux 58% qui trouvent que « c’était mieux avant », le discours peine à convaincre.

La gauche écologiste mise sur la continuité et l’approfondissement de la transformation urbaine. Un pari risqué quand les habitants réclament justement moins de changements.

Antoine Armand et l’alliance du centre-droit

Le candidat Renaissance a réussi à fédérer LR et Horizons. Son programme se veut équilibré : sécurité sans excès, écologie pragmatique, développement économique maîtrisé. Il vise l’électeur modéré fatigué des extrêmes mais inquiet du statu quo.

Armand bénéficie du soutien de poids lourds locaux (Tardy, André) et d’une image de sérieux gestionnaire.

Les autres candidats

Thomas Meszaros (Parti radical) joue la carte de l’indépendance locale. La France insoumise hésite encore sur sa ligne et son organisation. Alexandre Richefort (LR) poursuit une campagne solitaire qui pourrait diviser la droite.

Cette fragmentation profite mécaniquement au RN qui apparaît comme le seul opposant clairement identifié à la majorité sortante.

Calendrier et enjeux des municipales 2026

Les élections municipales se tiendront en mars 2026. D’ici là, chaque camp va affiner son positionnement et tenter de capter les indécis (qui restent nombreux à ce stade).

Les échéances à venir

L’automne 2025 verra la multiplication des annonces de candidatures et la finalisation des alliances. L’hiver sera consacré à la présentation des programmes détaillés. Le printemps 2026 marquera l’intensification de la campagne avec meetings, débats publics, tractages massifs.

Les véritables enjeux

Au-delà des postures politiques, c’est l’avenir d’Annecy qui se joue. Comment concilier attractivité touristique et qualité de vie des résidents ? Comment développer la ville sans la dénaturer ? Comment assurer la sécurité sans tomber dans le tout-répressif ?

Le RN apporte des réponses simples à des questions complexes. C’est sa force (et probablement sa limite). Mais dans un contexte de forte insatisfaction, cette simplicité peut séduire bien au-delà de son électorat traditionnel.

La bataille pour Annecy 2026 ne fait que commencer. Et elle s’annonce particulièrement serrée.